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DÉCLARATION DE ELENA BONDARENKO, DÉPUTÉE DU PARLEMENT UKRAINIEN

12 Septembre 2014 , Rédigé par Y.D. Publié dans #Parole aux ukrainiens

«Moi, Elena Bondarenko, député du Parti des Régions, parti d'opposition au gouvernement actuel en Ukraine, je tiens à vous informer que les pouvoirs en sont arrivés à proférer des menaces directes d'élimination physique des opposants politiques en Ukraine, à la privation du droit de liberté d'expression de l'opposition au parlement et en dehors. Ils se rendent complices de crimes non seulement contre les politiciens de l'opposition, mais aussi contre leurs enfants.
Des menaces constantes, une interdiction officieuse de la présence de l'opposition à l'antenne de la plupart des chaînes ukrainiennes, des persécutions ciblées - qui sont devenues le quotidien des députés d'opposition en Ukraine. Tous ceux qui appellent à la paix en Ukraine, sont immédiatement catalogués par les pouvoirs comme étant des ennemis du peuple, comme c'était le cas, par exemple, en Allemagne dans les années 30-40 du siècle dernier, ou à l'époque du maccarthysme aux Etats-Unis.
Il y a quelques jours, le ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine, Arsen Avakov, qui est un ardent partisan du soi-disant «parti de guerre» en Ukraine, a déclaré: "Lorsque Olena Bondarenko monte à la tribune parlementaire pour faire son discours, les mains se portent vers le révolver."
J'insiste sur le fait que l'homme qui l'a dit, est , dans le cadre de ses attributions, le chef des policiers de l'État. Il y a exactement une semaine, le porte-parole du parlement ukrainien Oleksandr Turchynov m'a aussi privée du droit de prendre la parole à la tribune parlementaire en tant que représentante de la faction de l'opposition "Parti des Régions". J'ai été privée de ce droit pour simplement avoir dit que «le pouvoir qui envoie une armée bombarder les villes pacifiques est criminel." Après cela, d'une façon complaisante, il a laissé les radicaux parlementaires lancer un appel verbal à tirer sur l'opposition.
Gardant à l'esprit que, à la fin de l'année dernière, lorsque les extrémistes opéraient déjà à Kiev, ma voiture a été prise pour cible par des tirs et ma plainte a été enregistrée auprès des services d'ordre, je prends très au sérieux de telles menaces à mon égard.
Je vous informe également, pour ceux qui ne le savent pas encore, que le gouvernement actuel couvre les criminels qui avaient osé lever la main sur le fils d'un autre opposant Vladimir Oleynik. Ruslan Oleynik, exerçant la fonction de procureur du district, a été battu sur son lieu de travail, suite à quoi sa vie et sa santé se sont trouvées compromises. Plutôt que d'enquêter sur les faits avérés de l'agression du procureur dans l'exercice de ses fonctions et ceux de la pression monstrueuse sur le leader de l'opposition et sa famille, ils l'ont démis de ses fonctions. J'entends quotidiennement mes collègues me rapporter qu'ils subissent des menaces et des atteintes à leur vie, à leur santé et à leurs biens, que leurs assistants se font violemment agresser, que les sociétés de leurs sympathisants subissent des raids.
L’espace ukrainien de communication est presque entièrement purgé de ces informations et les Ukrainiens ordinaires ne soupçonnent même pas qu' en Ukraine une répression criminelle est menée contre l'opposition, que ce droit constitutionnel qu'est à la liberté d'expression est bafoué par tous les moyens. Les rédactions qui, en surmontant leurs peurs, travaillent honnêtement, sont attaquées par les groupes nationalistes, tandis que les organisateurs et les participants à ces pogroms, même identifiés grâce aux vidéos et aux photos, ne sont pas traduits en justice.

J'appelle les organisations internationales qui adhèrent aux principes démocratiques, non seulement à y prêter attention, mais à s'engager dans la lutte pour la préservation et le respect des droits démocratiques et des libertés des citoyens ukrainiens. Les méthodes de la junte ukrainienne dans sa lutte pour le pouvoir, ou plus précisément dans son projet d'établir une dictature en Ukraine n'ont rien à voir avec le concept de «démocratie». L'inaction de la communauté internationale à l'égard de ces faits graves sera synonyme de complicité et d'approbation tacites de tous les crimes commis aujourd'hui en Ukraine.
Le monde libre est en train de perdre un autre avant-poste - l'Ukraine. Tous ceux qui luttent, non pas en paroles mais en actes, pour la démocratie, les droits de l'homme et la liberté peuvent réaliser ensemble de grandes choses. Ce n'est qu'en œuvrant ensemble que nous pourrons arrêter la junte et la guerre fratricide en Ukraine!
Cordialement,
La Députée élue d'Ukraine,
Elena Bondarenko
https://www.facebook.com/E.A.Bondarenko?fref=ts

DÉCLARATION DE ELENA BONDARENKO,  DÉPUTÉE DU PARLEMENT UKRAINIEN
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